Le fils du pauvre  - Roman

Le 23/04/2023

Fouroulou, qui est le personnage principal de ce roman, est un garçon qui naît dans une famille de paysans pauvres de l’Algérie colonisé, au moment même ou se déclare la 1ère guerre mondiale. Ses bons résultats scolaires lui permettent d’obtenir une bourse d’étude et il entrevoit la perspective de devenir instituteur pour tirer sa famille de la misère. Sa famille se solidarise autour de ce projet, s’endette et souffre de la pauvreté. Il devient instituteur en ayant pris conscience que si l’instruction est libératrice de l’individu, elle ne suffit pas pour venir à bout du joug colonialiste. Après les massacres du 8 mai 1945, il est convaincu que l’homme qui est maître de son destin doit prendre les engagements nécessaires pour se libérer définitivement.

 
 

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Menrad, modeste instituteur du bled kabyle, vit « au milieu des aveugles ». mais il ne veut pas se considérer comme roi. D’abord, il est pour la démocratie ; ensuite, il a la ferme conviction qu’il n’est pas un génie.

Pour arriver à avoir une opinion si désastreuse de lui-même, il lui a fallu plusieurs années. Cela ne diminue pas son mérite. Au contraire.

Dès sa première année dans l’enseignement, ses études terminées, il confie à son journal – car il en a un - : « Lorsque je rentre en moi-même et que je considère ma situation en fonction de ma valeur, je conclus amèrement : je suis lésé, le manque de moyens est un obstacle bien perfide. Ma conclusion ne s’arrête pas là pourtant ! Puisque je me sens une intelligence si vive, avec les vieux livres et les vieux cahiers, rien ne dit que je n’irais pas loin... » « ça y est, la décision est prise, la réussite est certaine. A mesure que je savoure une étude élémentaire sur Ronsard et la pléade, ma décision s’affermit, l’examen à affronter se fait plus accessible. »

Menrad était ambitieux. Il se moquait de son ambition. Il comprenait, le malheureux, que s’il cherchait à planer comme un aigle, il ne ferait que patauger comme un canard.

Il se résigna donc à être simplement instituteur, dans un village comme celui qui l’a vu naître, dans une école à une classe, au milieu de tous les paysans ses frères, supportant avec eux les tourment de l’existance, l’âme parfaitement calme et attendant comme eux, avec un fatalisme indifférent et une certitude absolue – il le dit – le jour ou il entrera au paradis de Mahomet.

 

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Martine mathieu job

Martine Mathieu-Job

Robert elbazRobert Elbaz

« ..Le fils du pauvre, roman fondateur de la littérature maghrébine de langue
française, a connu un destin bien singulier.
    Si Mouloud FERAOUN est un des grand pionniers de cette littérature maghrébine de langue française, cela ne tient pas simplement à une question de chronologie. C’est parce que chez lui, plus encore que chez le marocain Ahmed SEFRIOUI ou d’autres écrivains maghrébins, même plus précoces, qui commencent à publier au abords du milieu du XXème siècle, il y a pour la première fois dans le Maghreb colonisé un projet d’écriture déterminé, véritablement programmatique.

Il s’agit bien en l’occurence de fonder une littérature originale se démarquant des écritures exotiques et à fortiori des écritures coloniales produites par des écrivains français qui s’étaient saisis jusque-là du référent maghrébin. À vrai dire, il faut parmi ces derniers, faire une place à part aux écrivains de « l’école d’Alger » comme CAMUS ou ROBLES qui avaient justement incité des contemporains comme FERAOUN à faire entendre cette parole... »

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